Oscar Wilde : Le Crime de Lord Arthur Savile

Une fois dans sa chambre, il se jeta sur un canapé et ses yeux s'emplirent de larmes. Il avait fait de son mieux pour commettre le meurtre, mais il avait échoué à deux reprises sans que ce fût sa faute. Il avait essayé de faire son devoir, mais le Destin lui-même semblait s'acharner à le trahir.

Avec cette nouvelle parue pour la première fois en 1887, Oscar Wilde s'amuse une fois de plus à égratigner la bonne société anglaise de l'époque, pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Avec cet exercice de style en forme de fable morale, Wilde s'interroge sur le destin de tout un chacun, sur la part de coïncidence et de fatalité qui régie nos petites existences, sur ce qui nous pousse à commettre telle action ou telle autre, tentant de savoir enfin qui dirige le gouvernail de notre destinée.
Si le récit débute sur un ton plutôt sérieux, limite paranoïaque, il bifurque rapidement vers la farce, l'auteur maniant l'humour noir et l'ironie avec une délectation certaine, faisant ressortir le ridicule des situations les plus tragiques et désespérées avec une efficacité redoutable. Court mais bon.