Benjamin milo : Anonyme: Garde le pour toi

J'ai eu le plaisir d'avoir un entretien avec "Benjamin Milo" à propos de son livre lu il y a peu et je vous en propose donc une chronique. "Benjamin Milo", né en 1978, réside dans le sud de la France. Il signe son premier livre avec ce récit autobiographique qui plonge le lecteur dans son intimité. Son écriture est franche, directe et parle à chacun d'entre nous. Benjamin favorise d'ailleurs la possibilité de lui écrire afin d'échanger avec lui en donnant un email à la fin du volume, et apparemment, m’a-t-il confié, il a été étonné par la quantité de messages sympathiques reçus et il a même entamé une véritable relation épistolaire avec certains des personnes l’ayant ainsi contacté. La gestation du récit a été très longue très longue (16 ans) : au départ l’idée de journal griffonné au fur et à mesure du temps commencé au Lycée, puis abandonné et repris plusieurs fois. Sans conscience de vouloir en faire autre chose qu’un journal personnel. Repris beaucoup plus sérieusement quelques semaines avant le premier confinement, Benjamin se repenche sur son passé et s’étonne de la quantité de souvenirs qui lui reviennent. Bien qu’au départ écrit pour lui-même benjamin fait lire ses épreuves à des proches qui le poussent par leurs retours positifs à retravailler son texte cette fois ci plus méthodiquement pour lui donner sa forme définitive de témoignage. Pour lui, la publication du livre est aussi une petite revanche contre les années collèges et le peu de bienveillance qu’il y avait trouvé. Quatrième de couverture : Juin 1996. Un adolescent comme les autres à la sortie du lycée… Comme les autres ? Pas tout à fait… Au fil de cette histoire vraie, suivons le parcours de cet enfant qui va devoir se découvrir peu à peu et se révéler au milieu d’un monde “normalisé”, au sein d’une famille ancrée dans des valeurs catholiques, dans un milieu rural où le qu’en dira-t-on est loi. Un voyage à travers ses apprentissages de l’enfance jusqu’à aujourd’hui. Pas de superflus, pas de folklore… juste la vérité brute, le récit d’un petit garçon sensible, discret et souvent bien trop sage qui deviendra ce qu’il est malgré les apparences, les circonstances d’une société acceptant rarement la différence. Un récit autobiographique qui a été couché sur le papier en plusieurs étapes au fur et à mesure d’une vie parfois compliquée, avec ses anecdotes, ses rires, ses larmes. Je vous propose de vous immiscer dans l’intimité, la sensibilité de mon histoire. Une seule promesse : pas de complainte. Juste de l’émotion, de la pudeur, beaucoup d’amour... un hymne à la tolérance. Si ce récit s’intitule “Anonyme”, tout y est pourtant raconté sans tabou, sans artifice. L’intérêt particulier de ce titre est bien entendu de garder ce soupçon de voile pour ne pas me révéler mais c’est aussi parce qu’à la fin, jusqu’au dernier mot de ce récit, il se pourrait que chacun de nous puisse s’y retrouver. On s’en doute le ton du livre n’est pas à la franche rigolade nous rappelant que même aujourd’hui sortir des normes imposées peut-être douloureux lorsqu’on doit affronter les non-dits, voir les rejets des gens en qui on croyait pouvoir faire confiance et que les obstacles pour vivre comme on l’entend se dressent dans les milieux scolaires comme professionnels. A son arrivé au collège Benjamin essaye de s’intégrer du mieux qu’il le peut mais sans résultat. Ensuite, il poursuit sa scolarité dans la filière des métiers de la restauration et de l’hôtellerie qui le passionnent. Plus tard, installé à Grenoble il finit par s’accepter tel qu’il est, découvre le milieu Gay et finit par trouver l’amour ce qui le pousse à faire son Coming out. Les réactions vont être diverses et pas toujours faciles à vivre… On se prend vite d’affection pour lui : On se réjouit quand ça se passe bien. AH ! L’amour ! On est atterrés par les réactions de ses proches, cathos traditionnalistes incapables de sortir de leur étroitesse d’esprit Le récit s’arrête juste quand les choses commencent à s’arranger et que Benjamin solidifie sa vie de couple. Depuis les évènements inattendus et parfois dramatiques se sont succédés et deux ans après Benjamin a déjà l’idée de raconter tout ça dans un deuxième tome. Alors bien sûr on n’est pas dans un « roman » mais la structure plus simple et l’écriture légère et agréable conviennent parfaitement à ce genre de récit. Benjamin est sincère et pudique et propose un texte courageux qui ne tombe pas dans le mélo même lorsqu’il nous raconte des évènements difficiles : une histoire vraie et actuelle qui nous rappelle que tout n’est pas gagné et qu’il faut rester vigilant et savoir se battre quand c’est nécessaire. On se prend vite d’affection pour lui et on s réjouit quand ça se passe bien AH ! L’amour ! Et atterrés par les réactions de ses proches cathos peu chrétiens. #henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

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