Philippe Besson : Paris Briançon

"Paris-Briançon" est un roman de "Philippe Besson" de 2022. Rien ne relie en apparence les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire. POPMUSIC :"C'est un huit-clos où l'important est l'interaction de tous ces personnages, et la façon dont ce voyage à bord de ce train de nuit va les changer voire les révéler." Les personnages sont très attachants avec leurs peines et leurs joies exprimées ou sous-entendues, leurs remords, leurs regrets, enfin tout ce qui fait qu'ils sont juste humains et avec lesquels nous avons envie de passer un moment : Il y a un jeune médecin, un couple de retraités dont l'épouse est une ancienne militante syndicaliste, cinq étudiants qui sont bien décidés à ne pas dormir, une maman et ses deux bambins, un jeune et beau hockeyeur et un représentant de commerce un peu balourd. Ente autres les échanges entre Alexis et Victor, le premier médecin quadragénaire, le deuxième hockeyeur : Pas évident d'engager la conversation mais la nuit aide à se livrer à un inconnu, chose qu'on ne ferait jamais à la lueur du jour... Ce n'est pas un suspens redoutable comme annoncé. On est pas dans un thriller. Mais à la fin on a quand même très envie de savoir... C'et un exercice se style à intrigue au service de la justesse des rapports humains. Chapitres courts à la Besson qui semble ici moins influencé par Marguerite Duras. Ce qui pour moi est un bon point. Si l'écriture reste très resserré l’auteur nous fait passer par une palette d’émotions, de vécus, de sensations, avec des mots simples dont la lecture est fluide, aisée, et nous offre des moments de grâce dans ce roman. Tout de même il y a dans ce Besson là une tension dès le départ nous intriguant (mais qui va mourir et pourquoi) et avec toutes ces personnes qu'on apprend à aimer on redoute la fin... D'ailleurs dans la toute dernière partie du roman L’écrivain rappelle avec force la dangerosité des réseaux sociaux, avec leur vindicte ahurissante : tout est bon pour faire un scoop et accuser à tout-va. Aucun respect des blessés, photos volées, commentaires dépourvus de délicatesse, c’est éprouvant cette course au « c’est moi qui ai posté la vidéo le premier ! » Roman sur le hasard et la fatalité que l'on peut appeler Karma qui peut jouer de sales tours

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