Antonio Hes : « La partida » (Le dernier match). 2014. Drame. Romance.
La Havane. Reinier et Yosvani sont amis. Le premier est marié, a un enfant et fait du foot tout en aspirant à être repéré par l’entraîneur d’un grand club. Le second travaille pour le père de sa fiancée. Ils sont amis et partagent la débrouille du quotidien des jeunes Cubains. Pour se payer les vêtements à la mode qu’il désire, Reinier fréquente le soir le Malecon, la jetée au bord de l’océan où se retrouvent jeunes locaux et touristes en quête de chair fraîche. Il rencontre Juan, un quadragénaire espagnol et voit en lui son passeport pour quitter Cuba et la misère. Mais lors d’une sortie en boîte sous ecstasy, les deux amis vont se retrouver dans les bras l’un de l’autre. Et cela va tout bouleverser…
Raconté avec spontanéité, l'histoire d'amour homosexuelle entre ces deux jeunes hommes prend place dans un environnement insulaire étouffant, conséquence de la pénurie matérielle et des difficultés quotidiennes rencontrées respectivement par Tosvani et Reiner. Les deux garçons unis par leur passion pour le football, tombent amoureux au cœur de la réalité économique cubaine, une lutte quotidienne pour trouver de l'argent dans laquelle ils se sentent piégés. Ils peinent à subvenir à leurs besoins et à leurs envies, se prostituant auprès des « yumas », ces touristes étrangers rencontrés sur le Malecón.
Le film, sans entrer dans des explications politiques sur la pénurie matérielle de l'île, montre fidèlement le climat étouffant, la sexualité, la surpopulation, la chaleur moite mais aussi la solidarité de la population.
Lors de la présentation du film à San Francisco au festival LGBT Frameline en juin 2014, Antonio Hes a déclaré qu'en raison des lourdeurs administratives, le tournage avait dû se dérouler sans autorisation du gouvernement cubain, et que cela avait été possible grâce au soutien et à la spontanéité des habitants de l'île.
Des acteurs reconnus du monde hispanique ( les cubains Luis Albertoía, Mirta Ibarra et l'Espagnol Tony Cantó) accompagnent les deux jeunes acteurs débutants.
De manière simple et directe, La partida » fait référence à la dure réalité économique cubaine, notamment pour les jeunes qui se sentent prisonniers sur l'île et aspirent à l'abondance matérielle des autres pays, inaccessible sur leur île.
Henri mesquida pour le groupe Facebook : "cinéma et littérature gay".
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