Guy Madison.. Acteur.
Je regarde en ce moment l’excellente mini-série « Hollywood » de Ryan Murphy (2020), dont je ferai un post exhaustif.
Dans ce Hollywood revu et corrigé, i y a un certain nombre de personnages réels.
Ce qui m’a donné l’idée de vous parler de l’un d’entre eux, l’acteur Guy Madison (1922-1996).
Utiliser son corps pour essayer d’être repéré par un agent Hollywoodien, était monnaie courante pour les jeunes filles et les beaux mecs qui voulaient devenir acteurs dans les années 50 à Hollywood. Par exemple Celles proposées par le très sulfureux Henri Wilson (Jim Parsons dans la série) à la demande de personnalités hollywoodiennes étaient chaudes au possible. Celle que l’on voit dans la série est faite en l’honneur de .
Henri Willson, qui était agent de star, s’était ainsi spécialisé dans les jeunes poulains auxquels il donnait des prénoms réputés virils composés d'une seule syllabe (Van, Rock, Tab, Nick, Guy) suivie d'un nom de famille anglo-saxon typique (Williams, Hudson, Hunter, Adams, Madison). Wilson remarqua le physique robuste et la beauté juvénile du futur Guy Madison et y décela immédiatement du potentiel. Il n’était pas juste beau, il avait les atouts pour séduire le grand public.
Parlons un peu de Guy Madison :
Né en 1922, l'ancien mannequin Guy Madison réussi se démarqua de la foule des beaux gosses de Hollywood en affichant son physique autant que possible (pour ça il était bien tombé avec Henri Wilson). Il n'avait aucun scrupule à prendre des photos torse nu ou en maillot de bain, ni même en une nudité frontale.
Madison décrocha dans la foulée son premier rôle, non crédité, dans le film de guerre romantique à grand budget « Since you went away ». Bien qu’il n’y prononce à peine une phrase et n’apparait que trois minutes à l’écran, la caméra l’adora, et le public aussi : le studio de cinéma Selznick reçut des milliers de lettres de fans qui voulaient en savoir davantage sur ce beau jeune homme inconnu et en réponse, fit publier des reportages illustrés sur lui dans les magazines cinéma les plus lus. Et à son retour du service militaire en 1945, Selznick lui fit signer un contrat.
Dans les mois suivants, le jeune homme, désormais baptisé Guy Madison, fut programmé pour atteindre le statut de star : habillé, formé au métier d’acteur, photographié sous toutes les coutures, avec le projet d’en faire le nouveau garçon en or de l’Amérique. Et cela fonctionna. Le studio RKO, à qui Selznick avait confié Guy, lui offrit un rôle en vedette dans « Till the End of Time » (1946), film dramatique sur des hommes revenant de la 2nde Guerre Mondiale, qui fut un succès (…) malgré les critiques sur son jeu d’acteur « inexpressif ». Il enchaina avec la comédie « Honeymoon » qui fut un échec mais cimenta son image de jeune homme propre, sain et au caractère noble, le gendre idéal à ramener à la maison.
Malgré les critiques sur son talent d’acteur limité, le public l’adorait pour la sincérité de ses prestations. Mais bien que son visage s’affichait sur des lunch boxes, des posters et des revues magazines, Guy Madison cachait un secret qu’il ne pouvait révéler. Car dans les années 1940, être gay à Hollywood n’était pas juste tabou, c’était une condamnation à mort de sa carrière d’acteur.
C’est en parlant de lui qu’on inventa le terme « Beefcake » en 1949. Dans une scène très drôle de « Hollywood », Guy madison se prend une volée de bois vert de la part de son célèbre agent parce qu’il a fortement grossi…
En tant qu'acteur, Guy avait des rôles de personnage fort et silencieux dans de nombreux westerns des années 1950 comme « la charge de tuniques bleus,1955. Mais on se souvient surtout de lui pour Les aventures de « Wild Bill Hickok » (1951-1958) une série télé de cent treize dans lequel il interprète le rôle titre, un défenseur strict de la loi et de l'ordre pendant l conquête de l’Ouest.. Cette série, une des premières à être diffusée à la fois à la radio et à la télévision, obtint un succès considérable. Guy Madison, dans un costume de cow boy, montant fièrement à cheval à côté de Jingles, son faire-valoir comique, devint le rendez-vous incontournable du samedi matin pour de nombreux téléspectateurs à travers l’Amérique. Les enfants voulaient être lui, les parents lui faisaient confiance, les sponsors publicitaires l’adoraient.Il eu pour ce rôle à la télévision et à la radio, deux étoiles sur le « Walk of fame » d’Hollywood Boulevard.
Au cours des années 1960 et 1970, il poursuivit sa carrière en Europe, en jouant dans des films italiens, des péplums, (l’esclave de Rome,1961...) ainsi que dans quelques westerns (Ringo ne devait pas mourir, 1968…) et quelques films d'action (l’enfer des philippines…). Il interpréta également un agent secret à la James Bond, Rex Miller, dans le film contre-culture LSD : Flesh of the Devil (1967).
Mais ce fut surtout une icône occidentale dont se souviennent affectueusement des millions d’enfants baby-boomers.
Voici ce que raconte David Bret, journaliste spécialisé dans l’écriture de biographies de célébrités, dans sa biographie de Rock Hudson :
« (…) Sur le tournage de « Air Cadet », film de guerre dramatique américain sorti en 1951 réalisé par Joseph Pevney et mettant en vedettes Stephen McNally, Gail Russell [l’épouse de Guy Madison], Alex Nicol, Richard Long et un très jeune Rock Hudson, film décrit par la bande-annonce de l’époque comme un drame « intense », beaucoup de la tension avait lieu après l’arrêt des caméras… Rock Hudson devait à l’origine apparaitre en 4è position dans le générique mais après que la production eut vent de ses relations « inappropriées » avec certains des autres acteurs du film, il fut relégué à la 7è position, et on lui demanda poliment de ne plus venir sur le plateau de tournage et son rôle fut réduit en conséquence.
Rock supplia son impresario Henry Willson d’intervenir, ne sachant pas que celui-ci avait déjà les bras bien chargés, à devoir gérer une Gail Russell furieuse, Gail Russell étant la vedette féminine du film, et à ce titre plus importante que Rock ; l’actrice, qui se relevait d’une tentative de suicide récente, venait de découvrir que son mari Guy Madison aimait les relations sexuelles entre hommes et qu’il avait en fait couché avec un des acteurs jouant dans « Air Cadet ». Willson savait que cet acteur était très probablement Rock Hudson, et comme la plupart des disputes entre Guy Madison et sa femme avaient lieu sur le plateau lorsqu’il venait la chercher à la fin de la journée de tournage, Henry Willson jugea prudent de ne pas y faire revenir Rock Hudson.
Gail Russell, dévastée que son mari la trompe avec un homme, réagit en devenant alcoolique ; son mariage s’écroula alors que ses tentatives de suicide se multipliaient… Le couple, qui s’était marié en 1949, se sépara en 1953, le divorce fut prononcé en 1954 et en 1961, elle finit par succomber à une overdose de pilules, âgée de seulement 36 ans.
(…)
Et selon LGBTQ+ Vibes (Chaîne You tube ) :
« Dans ses mémoires publiées à titre posthume, compilée avec des interviews, des lettres personnelles, et diverses notes et documents qu’il a laissés, Guy Madison a révélé les chapitres cachés de sa vie, non approuvés par les studios, ni par les publicitaires. Ce sont des comptes rendus profondément personnels, pudiques, mais puissants, des relations qu’il a entretenues avec plusieurs collègues acteurs, des hommes qui, comme lui, ont vécu dans le secret, qui ont aimé à l’ombre de leur gloire craignant d’être découverts.
Pour la première fois, des noms de l’âge d’or hollywoodien sont dévoilés et des visages démasqués, pas dans le scandale, dans la dignité. Ce ne furent pas des articles de magazines people, ce furent des vies, des amours, des hommes qui travaillaient en tant qu’acteurs le jour et s’aimaient en secret la nuit. Car à une époque où un chuchotement pouvait ruiner une carrière, ils n’avaient pas le choix.
Les pensées que Guy Madison a couchées sur papier montrent une résilience, un désir, une connexion humaine impossibles à raconter à l’écran. Son écriture est inflexible, mais jamais amère, émouvante, mais jamais faible ou auto-indulgente. Il nous ouvre son cœur sincèrement. Il commence avec sa relation avec Ramon Novarro (…) puis vint Tyrone Power (…), Anthony Perkins (…) mais le souvenir le plus poignant que Guy Madison partage est possiblement son histoire avec Rock Hudson, la légende de Hollywood dont la mort par SIDA choqua le monde entier en 1985 et changea la façon dont l’homosexualité est perçue dans l’industrie du spectacle. Guy Madison décrit leur relation comme parts égales entre joie et peine : « Rock avait le sourire d’un garçon en or et l’âme d’un homme qui a dû se briser en morceaux pour survivre. Nous ne pûmes vivre que des instants volés, quelques week-ends à Big Bear ou des dîners tranquilles dans son refuge du canyon. Mais même des moments volés peuvent être éternels. »
Mais tout cela reste hypothétique à mon avis… J’ai essayé, sans succès de trouver ces mémoires...
D’après Wikipédia, LGBTVibes, David Bret et Roijoyeux.
#henrimesquida #cinémaetlittératuregay
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