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« William S Burroughs » : « Les garçons sauvages ». 1971.

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En 1988, les « garçons sauvages », une bande d'adolescents homosexuels et drogués sèment la destruction et le chaos. William Burroughs, dans ce texte paru en 1969, mêle violence extrême, pornographie homosexuelle et images poétiques dans un style halluciné et déstructuré. Ce livre était destiné à être un scénario de film pornographique à l'origine. On peut noter la très faible présence des femmes dans le récit et le rôle négatif ou mineur qu'elles y jouent lorsqu'elles sont représentées. Icône rampante, parasitaire et singulière de la contre-culture du XXe siècle et au-delà, William S. Burroughs (1914-1997) a laissé une trace indélébile en véritable caméléon que ce soit dans ses écrits ou dans les autres domaines qu’il a abordés dont la construction de son personnage ses interventions. Ces thèmes, les drogues, homosexualité, la sous-existence à la périphérie du monde, la rébellion mythique et mythologique, la parodie sociale, irrévérencieuse et l’expérimentation c...

Ethan Fox : "Sublet". 2020

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La délicate rencontre de deux générations à Tel Aviv. Avec Sublet, le réalisateur Eytan Fox nous offre une comédie de mœurs israélo-américaine pleine de finesse. Le film nous conte la rencontre de Michael, journaliste new-yorkais de passage à Tel Aviv, et de Tomer, jeune étudiant en cinéma à qui il sous-loue un appartement. Cinq jours durant, sous le soleil vibrant de la métropole, ces deux hommes que tout semble opposer vont apprendre à se connaître. Au-delà du simple synopsis, le cœur du film réside dans l'alchimie naissante entre ces deux âmes. D'un côté, la mélancolie d'un homme mûr qui observe le monde ; de l'autre, l'énergie d'une jeunesse insouciante. Eytan Fox capture avec une grande justesse cette relation pudique et tendre, interrogeant le spectateur : est-ce de l'amitié, de la séduction, une filiation ? Le film devient alors une subtile et intelligente réflexion sur le dialogue entre deux générations d'hommes gays, celle de la soixantaine e...

Gaël Morel : « Le clan ». 2004.

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Le film raconte en trois parties la vie de trois frères algériens, fils d'un père, veuf et ouvrier. Trois frères à la fois très différents, mais dont l'évolution est totalement solidaire : l'aîné, Christophe, sort assagi de prison alors que Marc, encore rebelle, le considère comme un modèle. Le plus jeune, Olivier, suit passivement Christophe et sa bande, dont Hicham qui est passionné de capoeira. S'il présente une unité commune (chaque frère se retrouve confronté à un moment de sa vie où il a un choix à faire, un choix qui sera décisif pour le reste de sa vie) et qu'on retrouve les mêmes thématiques Le film est assez inégal. Le film se centre d’abord sur Marc, le frère du milieu. Il méprise le plus petit, idolâtre le plus grand. Personnage qu’on suivra dans les trois parties. Après une altercation - où son chien sera tué - le jeune homme veut se venger. Le réalisateur le filme en permanence comme un être instable, aussi bien mentalement que physiquement (il est to...

Stephen Page : « Spear ». 2015

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. Stephen Page est le directeur du célèbre « Bangarra Dance Theatre » d'Australie. Il est rare que la danse contemporaine soit utilisée au cinéma. C'est encore plus rare que ces deux médiums puissent fonctionner ensemble. Je me suis alors rappelé cet autre film qui n’est pas à proprement parler Gay mais qui est, entre autres, une célébration du corps masculin : La danse implique un entraînement et une discipline stricts du corps et on retrouve ici, une charge érotique indéniable que suscitent ces corps parfaits et magnifiques se déplaçant sur scène ou à l’extérieur. Je vous en est donné un exempla avec le formidable et très gay "Dead Dreams of Monochrome Men" de David Hinton. 1989, il y a quelques jours https://www.facebook.com/groups/424599729505921/search/?q=%22Dead%20Dreams%20of%20Monochrome%20Men Regarder Spear, le premier long métrage de Page, est une expérience palpitante, et cette exaltation est en grande partie due aux performances affirmées des danseu...

Anderson Cowan : "Groupers". 2019.

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Thriller foutraque. Une étudiante en psychologie kidnappe et attache au fond d'une piscine (par la bite dans une série de harnais qui comprend une variante du piège à doigts chinois...) deux jeunes homophobes qui ont harcelé son frère pour les utiliser comme sujets dans une expérience censée démontrer que l'homosexualité est innée et non acquise... Elle suggère ensuite que si l'homosexualité est un choix, comme le prétendent les deux abuseurs, ils peuvent choisir d'être attirés l'un par l'autre... Le grouper est un ...mérou. C'est aussi , on nous explique au début du film « une personne qui change de sexe ou d’orientation sexuelle plus tard dans la vie… ». On est pas dans un film qui se déroule en actes,il enchaîne plutôt une série de vignettes du point de vue de chaque personnage principal. Les 30 premières minutes présentent l'histoire du point de vue de Meg. La première partie du point de vue de la ravisseuse est intéressante et on se dit que le f...

Yann Gonzalez : les îles. court queer. 24 MN. 2017.

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Je retrouve ce texte qui ne ne m'a pas l'air de moi, mais il est bien, alors je vous le donne et grâces soient rendues à ce.s auteurs.trices... ! Des personnages traversent un dédale érotique et amoureux avec le désir pour seul guide. Les îles, c'est filmer le désir. Le désir seul, à deux, à trois. Le désir d'un homme pour une femme, celui d'un homme pour un homme à l'allure de femme, celui d'une femme pour les hommes, celui d'un couple pour une créature. Les îles c'est filmer les corps. Le corps nu mais aussi le corps habillé. Un couple nu sur un lit. Un corps de femme dans une robe de chambre semi transparente. Un corps d'homme dans des habits de femme. Le corps lisse mais aussi le corps cru. Un jeune éphèbe. Une magnifique jeune fille. Un groupe d'hommes sexe à la main. Un corps difforme. Un pénis monstrueux. Les îles c'est filmer la lumière. La lumière de la scène éclairée par les spots. La lumière de la nuit dans le parc. La lumièr...

Pedro Almodovar parlant de Gabriel Garcia Bernal dans "la mauvaise éducation".

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Pedro Almodóvar, évoquant dans une interview la difficulté de trouver l'acteur principal pour « La Mauvaise Éducation ». dans Fotogramas Magazine en mars 2004. "Eduardo Noriega avait un très beau visage, mais il semblait trop masculin. L'avantage de Gael (García Bernal) est qu'en plus d'être beau, il est aussi petit. Gael est l'une des personnes les plus photogéniques que je connaisse. J'ai étudié son visage dans les moindres détails et j'ai découvert qu'il avait un côté plus rude et un autre plus féminin, selon l'angle d'approche. Et cette asymétrie fonctionnait bien avec son personnage d'homme femme". Henri Mesquida pour le groupe Facebook "cinema et littérature gay"