Victor Gomes :"le Journal Coronavirus de Lionel Rodrigues. 202

Entretien : Victor Gomes m’a gentiment accordé un entretien dans le cadre du groupe « cinéma et littérature gay », dont je propose aujourd’hui le compte rendu : Victor Gomes est un français d'origine portugaise, de 38 ans qui réside à Madrid depuis 16 ans. Bon élève plutôt attiré par les lettres il finit néanmoins par opter pour les sciences et devient ingénieur dans le développement industriel pour les applications environnementales, ce qui fait de lui « un scientifique au cœur littéraire ». Lors du confinement lié à la pandémie de la COVID, il se réfugie chez son petit copain de l’époque et la mère de ce dernier. Période difficile et cohabitation qui ne se passe pas très bien ce qui l’entraîne à se poser des questions sur ce qu’il aurait vraiment voulu faire de sa vie. Pour lui c’est comme une évidence : écrire. C’est donc ce qu’il décide de faire : Il utilise au départ son écriture comme une sorte d’autopsychanalyse en couchant des mots pour conjurer les épreuves du passé et du présent. Le « journal du Coronavirus » de Victor Gomez » est donc son premier livre : Un journal intime dans lequel il nous raconte ses deux premiers mois de confinement rythmé par des disputes et des incompréhensions avec son compagnon qui lui rappellent son passé et ses dissentions avec sa famille ou encore ses ex… Ces souvenirs de son passé qui remontent à sa mémoire le poussent également à réfléchir à son futur. Et c’est ainsi que ses mémoires vont se présenter sous forme de courts chapitres se succédant non pas de façon chronologique mais au fur et à mesure que les évènements du présent luis font s’en souvenir ou le font réfléchir au futur probable. Cette construction originale est l’une des caractéristiques essentielles de ces mémoire ou les têtes de chapitre annoncent clairement la situation temporelle « présent », « passé » ou « futur » et couvre une période allant de 1984 et 2019. Pour le narrateur « Notre passé, présent et futur s'entremêlent et ne sont qu'une seule dimension, celle du temps, qui nous façonne à sa manière ». Si les épisodes liés au présent racontent les évènements qui se produisent dans la vie du narrateur pendant le confinement les deux autres temporalités emmènent l’auteur a s’exprimer non seulement sur les évènements liées à sa propre vie mais propose aussi de nombreuses réflexions sur les thématiques fortes liés à l’époque dont il parle, par exemple, par exemple, la cuisine, la communauté portugaise à Clermont Ferrand, les séries dystopiques, la culture des années 90, les attentats de 2015, le passage à la démocratie près la mort de franco, la crise économique, l’impérialisme américain et bien d’autres… En parlant de son roman, Il qualifie lui-même son style de « dramatique contemporain » et de « dystopie sur sa vie agrémentée d’érotisme ». depuis Adam et Eve jusqu’ aux années 2020 ou Dieu, fan de Britney Spears, envoie sur terre « Enzo », un homme super canon et épidémiologue de son état, pour résoudre la crise sanitaire. Victor Gomez fait dans ce récit référence à la culture pop cinématographique, musicale ou encore publicitaire. Après des scènes « primitives » autour de la Genèse le ton reste résolument comique ce qui n’empêche pas un autre niveau de lecture plus critique qui s’en prends aux addictions modernes et à la difficulté que l’on peut avoir à surmonter les différences que l’on a avec les autre pour pouvoir leur accorder notre confiance. Victor Gomes m’a raconté avec humour une remarque d’un ses premiers lecteurs : « ton journal semble écrit avec ton sang et « Enzo » avec des paillettes ».

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