"Fred Schepisi" : "The devil’s playground". Film australien. 1976.

Le film est inspiré de la jeunesse du réalisateur, Fred Schepisi, qui a fréquenté une école dans un séminaire . “The Devil’s Playground” (1976) est son premier long métrage : il a obtenu le prix du Australian Film Institute pour Meilleur Film et Meilleur Scénario.
Au mois d'août 1953, Tom Allan, âgé de 13 ans, entre au séminaire à Melbourne en Australie. Premier long métrage du réalisateur ,The Devil's Playground (1976) met l'accent sur les épreuves de la chair et les tensions qui naissent, pour les Frères comme pour les élèves, de l'injonction religieuse à la répression de la sexualité. Le film ne cherche pas particulièrement à accuser l’institution religieuse, Le cinéaste préférant se concentrer sur les réactions conflictuelles des individus face à des situations régies par des règles contraires à leurs pulsions naturelles Si le même film était réalisé aujourd'hui, il serait soit loué, soit critiqué (peut-être les deux) pour ne pas avoir abordé directement la plus grande controverse de l'Église – la pédophilie- et c'est précisément ce qu'a fait une suite télévisée de 2014. Mais, au moins en apparence, les années 70 étaient une époque où les crimes pédophiles qui ont secoué le Vatican étaient encore un hors sujet.
Le film :se passe volontiers de mots ce qui n’empêche nullement la transmission des messages qu’il véhicule, parfait exemple de l'un des mantras les plus intemporels du cinéma : montrer, ne pas raconter ! Ici les prêtres catholiques sont conscients de la difficulté pour leurs élèves de résister aux tentations de la chair (de la main en particulier mais aussi celle d’une première expérience gay) parce qu'ils ont pour la plupart du mal à résister eux même à leur tentation d'adulte. Ils n'essayent pas d'imposer une morale par la force mais de la faire sentir ou l'inculquer avec les armes de leur foi : le chant, la prière, la retraite peu sévère, l 'exemple. Les choses se font en douceur ou, assez souvent, ne se font pas ce qui est le cas du jeune héros qui malgré son désir de croire et de résister aux tentations n'y parviens pas. Je laisse le dernier mot au cinéaste :
« J’ai voulu montrer que les qualités humaines peuvent survivre, même dans un milieu oppressif comme celui des institutions – pas forcément les institutions religieuses – où les règles sont établies à des fins précises et rigoureusement appliquées sans que leur rationalité ne soit jamais remise en question. Je crois que ces règles, établies par des gens bien intentionnés sans doute, sont presque toujours négatives parce qu’elles reposent sur la discipline et l’autorité. »
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

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