« Invisible Boys » série australienne créée par Nicholas Verso.
C'est une adaptation du livre du même nom de l'auteur australien queer "Holden Sheppard". 2019.
À première vue, le nerd Zeke, le punk Charlie et le footballeur en herbe Hammer semblent n'avoir rien en commun. Mais grattez cette surface et vous découvrirez trois garçons en train d'essayer d’accepter leur homosexualité dans une ville où elle est invisible.
Le livre n’étant pas encore traduit je suppose qu’on a des chances de voir débarquer la série avant une traduction (si elle est faite un jour).
Le texte qui suit et un mélange de plusieurs interviews que l’auteur a donné que j’ai traduit du mieux possible…
« Je suis un inadapté : un accro de la gym qui a joué à Pokémon en compétition, un geek sensible qui aime le punk rock agressif et un bogan qui a appris à parler français. »
« Bien qu'Invisible Boys soit une fiction, c'est ma propre vie qui m'a inspiré. J'ai grandi en tant que gay à Geraldton, une ville régionale du Midwest de l'Australie occidentale, et cette expérience a été aggravée par le fait que je suis italo-australien, catholique et issu d'un milieu ouvrier. Mon éducation et mes influences m'ont fait ne pas vouloir être homosexuel, alors j'ai gardé ça pour moi - je suis resté invisible, pardonnez le jeu de mots éhonté - et j'en ai énormément souffert. J'ai ressenti un immense sentiment de honte et de dégoût de moi-même ; j'ai fini par vouloir me suicider".
"En 2017, j’étais enfin prête à écrire sur mon passé. L’expérience isolante de grandir en tant qu’homosexuel à la campagne était quelque chose dont je parlais rarement (du moins, à l’époque – aujourd’hui, j’ai l’impression de ne jamais m’arrêter d’en parler !). Il fallait que j’exprime cela de manière créative. Je me suis donc assis et j’ai écrit ce qui allait devenir les prémices de ce livre : la vérité émotionnelle de ma propre vie, filtrée à travers les personnages de Zeke, Charlie et Hammer".
La musique est sa grande source d'inspiration. Il joue du punk rock depuis l’adolescence et ça lui inspire l’audace d’accepter la vulnérabilité face à ses sentiments. Il se sent très inspiré par les textes des chansons Alanis Morissette (sur l’envie de suicide, les relations sexuelles avec des personnes plus âgés, le plaisir de la fellation),
"autant de choses auxquelles je pouvais directement m’identifier. L’entendre parler ouvertement de ses sujets tabous, à permis à Holden Sheppard, de se liberer de la honte".
C’est ce qu’il a voulu aussi faire en écrivant ce roman :
« Je voulais que ’Invisible Boys soit aussi libre et audacieux et que les gens puissent le lire et se dire : « Je n’arrive pas à croire qu’il ait réellement écrit ça » ! et peut-être se rendre compte qu’ils n’ont pas besoin de ressentir cette honte non plus. La honte en tant qu’émotion a un rôle, mais nous la ressentons souvent alors que nous ne devrions pas. La honte peut être chiante."
Le roman se déroule dans sa ville natale « Geraldton » ou il est né et qu’il aime malgré tout ce qui s’y passe :
"Dès que je vois le calme cobalt de l'océan, j'expire"
L'un de mes moments pittoresques préférés du roman est lorsque Charlie conduit le vélo d'Hannah sur Chapman Road au coucher du soleil et décrit le coucher du soleil sur l'océan Indien comme si
« quelqu'un faisait briller une torche à travers un jaune d'œuf cassé ».
"Mon écriture privilégie le grunge à la beauté naturelle, Geralldton et en particulier, le bureau de mon conseiller d’orientation."
Endroit qu’il a beaucoup fréquenté pendant sa licence avec un sérieux problème d’alcool et d’automédication suite à l’écriture de sa thèse ou il parlait entre autres d’un personnage gay ce qui n’était pas du tout bien passé !
Il arrive à s’en sortir, puis deux ans après il décide de faire face à ses démons en abordant le bureau de mon conseiller d’orientation à aborder l'histoire des Invisible Boys.
« La thérapie m'a aidée à me reconnecter à moi-même d'une manière que le simple fait de « faire mon coming out » en tant qu'homosexuel n'a pas permis. Sans cette thérapie, ce livre n'aurait jamais pu être écrit. »
Je vous laisse quelques extraits de critiques glanés de ci de là :
"Un récit émouvant sur l'identité, la sexualité et le suicide, inspiré de l'expérience personnelle de trois adolescents qui luttent pour accepter leur homosexualité dans une petite ville d'Australie occidentale. Invisible Boys est un roman pour jeunes adultes brut et qui explore les complexités et les traumatismes de l'identité gay rurale avec une honnêteté douloureuse, des conséquences dévastatrices et, finalement, de l'espoir.."
« J’ai trouvé dans son écriture une sensibilité cinématographique plus proche de celle de Patrick Gale et Christina Lauren. C'était agréable comme un roman pour jeunes adultes, mais engageant comme une fiction littéraire adulte, et absolument parfait pour quiconque cherche une raison de pleurer."
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