Roman en espagnol : Chulas y Famosas de Terenxi Moix. 1999.

"Chulas y famosas" (quelque chose comme effrontées et célèbres" mais en plus argotique) ou La Vengeance d'Eróstratus est une fresque déformée et déformante d'une certaine Espagne de la fin du millénaire de "Terenci Moix". 1999. C'est une farce surréaliste vertigineuse dans laquelle la réalité insensée du monde de la gloire et de l’argent est réduite à l’absurdité. Une absurdité profondément hispanique passée au tamis de la comédie la plus délirante du meilleur Hollywood, celle de Mae West, bien sûr, mais aussi celle de Groucho Marx, George Cukor et Ernst Lubitsch dans un langage aussi débridé et inventif que celui de "Rabelais". Le véritable thème du roman est la percussion ou le cliquetis strident du croassement de "Miranda Boronat", une millionnaire célèbre qui était déjà apparue dans "Garras de astracán" et "Mujerescísimas" et dont "Terenci Moix" emprunte la voix pour construire cet anathème contre la frivolité et la bêtise. L'Auteur devient ici un autre personnage, un créateur sans thème mais qui parvient à conclure un pacte avec le Diable. . Dans cette version folle du mythe faustien, le diable s'incarne en Miranda, qui décide de confier à l'Auteur quelques pages de son journal. Un texte créé à la volée, un work in progress qui culmine dans une apologie de la destruction incarnée dans le mythe du jeune grec Erostratus. Rien de moins. La puissance de l'imagination de l'écrivain et sa fraîcheur expressive se maintiennent du début à la fin et donnent au texte le rythme d'une kermesse. Des figures inoubliables traversent fugitivement ses pages, mais la figure centrale c'est plutôt le langage et la parole compris comme tout ce qui existe ici existe à travers le langage. C'est l'auteur le plus inventif, débridé et drôle que je n'est jamais lu. Un humour camp, délirant, vulgaire, astucieux..."Pédéissime" aurait-il dit lui en inventant un mot comme à son habitude... Il n'est pas traduit en français et je comprends maintenant pourquoi. C'est tellement travaillé comme espagnol que c'est impossible à traduire. Il faudrait inventer un mot sur trois... Donc les mots inexistants ici n'existent pas non plus en espagnol... J'essaye de traduire approximativement une page... : - "Je me suis excitée devant ce lointain souvenir d'adolescence, lorsque je voulais aussi être un jour "Grace Kelly" et l'autre "Cary Grant" , ça dépendait de mon degré de "gougnoterie" du moment. Je rêvais de conduire à un rythme fou sur cette Riviera de 1955 dans la voiture rouge de Grâce..." - "C'était en effet une super voiture et elle ne pouvait appartenir qu'à la Grace. La lady Dy Lady aurait toujours pu s'accrocher pour en avoir une aussi classe pour s'écraser..." - "Tant mieux parc que si elle l'avait eu, elle se serait emplafonnée bien avant." - Oui pour ce qui est de l' écrabouillage motorisé, Grace fut la grande percusseuse. Et dans une telle carrosserie rouge..." - Ah mais ce n'était pas la sienne, elle appartenait à la "Paramount" -" C'est quoi ça? une marque de maquillage qui m'a échappé peut-être?" -"La Paramount ma plus que très chère, c'est le studio avec la petite montagne, tu l'as vu mille fois et tu ne l'as pas remarqué ?" - "Vous, les "Cinephales", vous êtes récalcitrantes au bonheur des teenagers. Toi, spécialement tu as toujours été chiante. Alors que nous autres allions adolescentes innocentes au bowling, toi tu t'enfermais dans de misérables ciné-clubs avec des garçons a grosses lunettes destinés à devenir des rouges. -"Moi je te dis ça pour que tu arrêtes de croire que Woody Allen est une marque de chaussures..." #henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

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