Au bord du désert de Patagonie à quoi peut penser ,que peut faire un ado?
Dans une ville de Patagonie, (Bien que cela ne soit pas spécifiquement indiqué, le film se déroule à "Neuquen",
« l'outback » argentin. dans ce qui est très probablement les années 80 (à en juger par la musique) ou peut-être les années 90.) Lucas, quinze ans, a des parents qui ne cessent de se séparer. Plus préoccupé par les changements de son corps et par la musique de Violent Femmes, Lucas passe le plus clair de son temps avec Nacho, son meilleur ami, avec qui il joue dans un groupe de rock, fait du vélo et parle inlassablement de sexe. Un jour, devant un film porno, Nacho et Lucas explorent leurs corps sous un angle jusque-là inconnu…
Lucas, excellent "Nahuel Pérez Biscayart" (10 ans avant son César de "jeune espoir" pour 120 battements par minute qui était son...23 film !) met ses auriculaires, écrit des paroles de chansons sur des russes nus, fais du vélo et se masturbe en pensant à son copain Nacho) tout en désirant se faire une fille.. Nacho aime se battre avec Lucas mais leurs luttes ressemblent presque à des scènes d'amour. Et puis leur copine Andréa rêve d'un baiser langoureux avec une bouche qui est le goût de cerise. Un triangle amoureux peut-il se décider?
Et puis il y a les parents et la sœur de Lucas, famille dysfonctionnelle mais attachante.
La caméra vous plonge au cœur de tensions sexuelles des jeunes protagonistes : ainsi les ados queer déambulent dans les petites villes éclairées par des ciels vert jade, entraînés par un désir sans cesse renouvelé; Ils savourent l’excitation bénie, l’excitation indulgente, l’excitation insupportable. Parfois, ils renifle de la colle non pas pour séduire leur meilleur ami, mais pour se laisser séduire.
Bien que le film traîne par endroits et qu'il y ait des scènes qui n' apportent rien à à l'histoire (par exemple le voyage en camping) la cohérence globale de la structure est impressionnante compte tenu de son approche improvisée et de son budget ridicule. Le jeu des acteurs est plutôt discret, ce qui et appréciable.
Ce premier film dote ce film de solides ressources narratives. Les thématiques, le manque de racines, les liens rompus, le fait de ne pas savoir vraiment qui on est ou ce que l'on veut, l'éveil de la sexualité, la drogue sont typiques des films sur l'adolescence mais leur traitement est intéressant. Le film montre mais ne cherche pas à apporter des réponses. Mais divertit.
Le scénario du film ne comportait qu'un scénario de 17 pages et la majorité du jeu des acteurs a été improvisée autour de l'intrigue pour offrir un certain niveau d'authenticité et de maladresse juvénile.
Accentuant l'effet de toutes les bêtises que l'on reconnaît de nos années stupides, le jeu d'images floues et sépia en super8 procure au spectateur une certaine nostalgie de ces ces moments que l'on a tous vécus.
#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
Commentaires