Film : "Brothers of the night" est un documentaire-fiction autrichien. "Patrice Chiha". 2016.

De frêles garçons le jour, des rois la nuit. Ils sont jeunes, roms et bulgares. Ils sont venus à Vienne en quête de liberté et d’argent facile. Ils vendent leurs corps comme si c’était tout ce qu’ils avaient. Seul les console, et parfois les réchauffe, le sentiment si rassurant d’appartenir à un groupe. Mais les nuits sont longues et imprévisibles. "Brothers Of The Night", troisième long-métrage de "Patrice Chiha", est un film au geste fascinant : opposer au réel immuable du documentaire une forme fantasmatique. Cela se traduit à l'image par des décors oniriques aux néons picturaux et un montage ensorceleur déliant de toute temporalité en un dispositif fictionnel sans lequel le documentaire ne pourrait arriver. Des saynètes, des lieux-studios (bar, chambre d'hôtel, quai, garage), où à travers des petites trames-prétextes, les “frères” vont (s')improviser, (se) raconter, (s')engueuler, (s')inventer, (se) mentir, (s')aimer, (se) fabuler, et donc, (se) révéler. Dans ces limbes où fiction et documentaire s'évanouissent, il y a la profondeur et l'ampleur d'un espace réflexif, un miroir, où en se révélant aux autres, à nous, les sujets se révèlent à eux-mêmes. Comment sinon, montrer ce qui toujours veut demeurer caché, ce qui appartient au commerce de la nuit, à l'incertitude du vice, aux relations sauvages entre les hommes et à l'amour, la fraternité, qui même dans l'enfer animent encore les âmes des damnés ? (site lacid.org) Mais aussi par ces prostitués roms, ces "frères de la nuit", qui s'amusent avec le trouble de leurs corps juvéniles, sensuels. Le cinéaste les filme comme des stars de cinéma en leur offrant un espace de jeu. Ce sont évidemment Fassbinder (Querelle et son mythique marin), Kenneth Anger ou Pasolini qui sont alors invoqués à l'écran. Et là où l'aspect sordide de leur situation aurait pu ressortir chez un autre auteur, Chiha opte pour un portrait singulier mais non sans valeur politique, en humanisant et magnifiant ces garçons perdus et marginalisés. "Un projet hybride, entre fiction et documentaire, fantasmagorie et réalité" Documentaire fascinant et fasciné. Sujets sublimés, acteurs de leur représentation dans une mise en scène affolante. Générosité d'un regard. ” Toutefois, ce documentaire hybride dans lequel les protagonistes mettent en scène attentivement leur propre vie, leur réalité avec un regard attentif devient quand même répétitif car il "rejoue " sans cesse la vision de leur petit monde et redit les excuses qu'ils se font encore à eux mêmes pour justifier leur activité. Puis recommence le même cycle puis recommence encore et encore... #henrimesquida #cinemaetlitteraturegay

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