Courts : LesInshortables Volume 6.

La traction des pôles : 23 min De près, Mickaël semble évoluer dans une nébuleuse de désirs : retrouver son cochon disparu, obtenir sa certification biologique, rompre sa solitude dans un désert de colza. Mais de plus loin, Mickaël a plutôt l’air d’être un point aimanté vers Paul. Homosexualité, Ruralité, Amour et cochons : assez réussi. II :FÉEROCE Fabien Ara / France / 13 min Simon : Je veux être une fille, maman. Alma, pétrifiée, ne sait comment réagir, son fils de huit ans veut dorénavant s’habiller en fée pour aller à l’école. Elle demande de l’aide à sa voisine, c’est finalement tout l’immeuble qui va débattre sur son droit au genre. Très réussi le traitement de Féeroce est sans détour, parfois brut et violent, sensible, jusqu’à un final émouvant. III : CAPPUCINO de Tamer Ruggli (Suisse, 15 min) Jérémie, un ado en marge au look extraverti malgré sa timidité, porte son homosexualité comme un lourd secret. Entre Damien, son camarade de classe et objet de ses fantasmes, et Gina, sa mère expansive, aussi généreuse qu’étouffante, il tente de se créer un passage. Je l'ai bien aimé : Le jeune acteur joue un personnage émotionnellement vulnérable et doux, qui est amoureux d'u élève plus impétueux de sa classe, à qui il souhaite avouer ses sentiments. Le film suit avec nostalgie des clichés, mais qui sont des moments de sensibilités sincères dans la romance adolescente - incertitude, tensions, espoir et innocence. Pourtant, à d'autres moments, les choses sont plus réalistes! ( plus réalistes que le joli Hearstopper peu crédible) Jérémie découvre que les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Le genre d'histoire que tout le monde a connu. Dans l'ensemble, un film touchant et de bien vu un antidote agréable à certains des films de premiers amours souvent soit trop tristes soit trop bisounours qui pullulent. IV : L’ÉCHAPPÉE de Thierry Préval (France, 23 min) Lors de vacances en famille, à la montagne, Xavier est contraint de partir en randonnée avec Fred, le petit ami de sa grande sœur, qu’il ne semble pas apprécier. Avec des visuels magnifiques et des performances captivantes, Thierry Préval – qui assume la triple tâche en tant que scénariste, réalisateur et vedette du film – fait monter la tension dès le départ. Rolling Around propose une étude riche et profondément contemplative du désir gay en seulement 22 minutes. 6 :CALAMITY de Severine De Streyker et Maxime Feyers (Belgique, 22 min) : France insiste pour que son fils Romain et sa petite amie se joignent au reste de la famille pour le repas. La présence de Cléo va la bouleverser. C'est le moins qu'on puisse dire ! Sans complaisance ni agressivité, les points de vue sur Cléo montre le voyeurisme, la sexualisation, les fantasmes que rencontrent systématiquement les trans' lors de leur parcours. La subtilité du récit tient aussi dans ce qu'il dit sur la difficulté de communication, notamment celle du père, et surtout sur l’existence et la continuation d'un couple lorsque les enfants prennent le large et qu'il reste une vie à réinvente C'est très réussi. VI: :BABTOU FRAGILE de Hakim Mao (France, 18 min) Mehdi est un romantique, un jeune homme fleur bleue. Trop coincé selon Olive, sa meilleure amie, qui le pousse à se lâcher un peu et à faire des plans sans lendemain via des applications de rencontre gay. Le jour où Mehdi se décide enfin, il est loin d’imaginer les attentes un peu particulières de son amant d’un soir. C'est assez drôle, un peu érotique et ça déconstruit un peu le cliché du lascar arabe baisant dans les caves spécialité d'une célèbre maison d'édition de film pornos français; Très réussi. Bilan de cette ensemble de court-métrage. Tous à leur manière sont intéressants. Il y a en a trois ou quatre aux thématiques ambitieuses qui réussissent à en dire beaucoup en peu de temps. La particularité de ce volume 6 de s "inshortables"(C'est le premier que je voie) est de ne présenter uniquement des courts francophones. Je le conseille sans hésiter.